L’atelier de Poterie Mirette

Pour commencer, après avoir ouvert un pain d’argile neuf ou recyclé, je le découpe avec un fil à couper. J’obtiens alors une dizaine de boules de terre. À titre d’exemple, pour des bols, je prévois des morceaux d’environ 600 gr chacun. 

À partir de là, plusieurs étapes s’enchaînent. Entre le moment où je pétris la balle de terre et le moment où vous recevez l’objet convoité, la pièce passe quasiment une dizaine de fois entre mes mains.

Les techniques que j’affectionne le plus pour élaborer vos objets du quotidien restent :

• Le tournage, pour créer des formes cylindriques ou ouvertes.
• La technique de la plaque (pour obtenir des pièces asymétriques, courbées ou géométriques).
• L’assemblage, pour les anses ou le décor.

Je donne une forme et je choisis de monter les parois de la pièce : 

• en cylindre (vases, bouteilles) ;
• en gardant une ouverture (bols, assiettes).

Pour certaines formes plus grandes, comme les plats ou les saladiers, je place une plaque de terre sur un moule. Estèque en main, j’affine et je lisse l’argile jusqu’à ce qu’elle épouse parfaitement le récipient. On appelle cette étape l’estampage. Une fois la terre raffermie, je démoule la forme et me consacre à lui donner la silhouette recherchée.

C’est à ce moment que je donne naissance à la ligne de mes pièces. Je définis : 

• leurs courbures ; 
• les finitions de leur pied et de leurs parois.

Après ce premier travail, la terre est toujours à consistance cuir. C’est le moment idéal pour assembler les anses sur les mugs, les chopes et les pichets. Mais aussi pour créer des décors gravés.

À l’aide d’un pinceau, je recouvre les parois d’argile crémeuse. Mais la confection d’une pièce ne se termine pas ici ! La poterie a besoin de sécher. Et ça peut prendre entre une et deux semaines suivant l’hygrométrie de l’atelier et la taille de l’objet.

Cette étape dépend également d’un facteur capricieux : la météo ! Alors, tous les matins, je vais dans mon atelier de céramique et j’inspecte mes objets au peigne fin. J’attends que ce soit complètement sec avant de les enfourner. 

Une fois la pièce cuite, on obtient un « biscuit » (appelé aussi dégourdi). Ce biscuit est ensuite nettoyé à l’aide d’une éponge humide pour ôter les résidus de cuisson, en particulier une fine poussière qui s’est déposée sur la pièce.

Avant d’émailler mes pièces, je définis les zones de réserve qui ne seront pas recouvertes d’émail. J’applique alors de la cire sur les pieds ainsi que sur les parois de la pièce pour mes décors. Une fois l’émail appliqué, les motifs se révéleront, comme par magie.

1. Je la trempe dans le bain d’émail que j’ai fabriqué soigneusement à partir de recherches personnelles.
2. Je la laisse sécher en contrôlant que le pied de l’objet reste brut.
3. J’enfourne et lance la 2e cuisson, à haute température.

Les matières premières fusionnent alors entre elles et créent un verre très fin sur la paroi du biscuit. 36 heures plus tard, la pièce ne demande qu’à être utilisée et admirée !